Les vies, habitations et infrastructures détruites sont autant de conséquences immédiates de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La guerre met cependant aussi en péril la capacité de l’économie mondiale à se relever de la pandémie de COVID-19. Les défis que les responsables publics doivent relever sont multiples : inflation, insécurité alimentaire, insécurité énergétique et nouvelles perturbations des chaînes d'approvisionnement... À l'heure où les implications mondiales du conflit se font sentir, l’OCDE regroupe ses informations, analyses et données les plus récentes pour apporter un éclairage sur ces défis.
En 2014, le gouvernement ukrainien s'est lancé dans une refonte ambitieuse de ses structures de gouvernance afin de stimuler le développement territorial. Ces réformes ont été essentielles à sa résilience municipale et régionale en 2022.
L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a gravement compromis les progrès accomplis et exacerbé les disparités territoriales et les problèmes de gouvernance existants, mais la poursuite des réformes sera essentielle à la reconstruction d’après-guerre du pays.
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a provoqué un choc de très grande ampleur sur les prix de l’énergie, sans précédent depuis les années 1970.
La proportion estimée du PIB consacrée à la consommation finale d’énergie a fortement augmenté, de moins de 9 % en 2020 à plus de 16 % en 2022. Selon les estimations, la flambée des prix de l’énergie et les perturbations de l’approvisionnement ont eu un impact sur la croissance du PIB de –1.4 % en Europe et de –0.5 % à l'échelle mondiale (Graphique 3).
La croissance mondiale pourrait encore être affaiblie par l’insuffisance des stocks de gaz (Graphique 2). Un tel contexte pourrait donner lieu à un rationnement de l’énergie et au renchérissement du gaz à l’échelle mondiale.
Le Conseil de l’OCDE, au sein duquel sont représentés les 38 pays membres de l’Organisation, condamne avec la plus grande fermeté l'agression à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine, estimant qu’elle constitue une violation flagrante du droit international et une menace sérieuse contre l’ordre international fondé sur le respect de règles.
La participation de la Russie et du Bélarus aux organes de l’OCDE a été suspendue, et l’Organisation examine de nouvelles mesures pour renforcer son soutien au gouvernement démocratiquement élu de l'Ukraine, notamment pour soutenir son redressement et sa reconstruction.
Déclarations officielles :
> Déclaration du Conseil de l’OCDE, 24 février 2022
> Déclaration du Secrétaire général de l’OCDE sur les mesures initiales prises en réaction à l'agression à grande échelle de la Russie contre l'Ukraine, 25 février 2022
Les réformes de développement régional et de décentralisation de l'Ukraine, adoptées après la révolution de Maïdan en 2014, ont contribué à la résilience des régions et des municipalités du pays et à leur soutien continu aux citoyens, après la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine.
Les effets à plus long terme du vécu des enfants et des jeunes ukrainiens dépendront du soutien psychosocial qu’ils recevront dans leur pays d’accueil. Les établissements scolaires jouent un rôle fondamental pour répondre aux besoins des apprenants réfugiés et favoriser leur apprentissage et leur bien-être social et émotionnel.
L’économie mondiale devrait ralentir encore au cours de l’année à venir, car le choc énergétique continue d’attiser les tensions inflationnistes, dégradant la confiance et le pouvoir d’achat des ménages et accentuant les risques à l’échelle mondiale.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis lourdement à contribution les établissements scolaires et les enseignants des pays d’accueil. De fait, les besoins des élèves réfugiés ne se limitent pas au développement des compétences scolaires, il leur faut aussi de l’aide pour s’intégrer dans la société d’accueil et favoriser leur bien-être.
Les graves perturbations qui affectent les marchés mondiaux suite à l’offensive russe en Ukraine ont révélé des failles dans la sécurité de l’approvisionnement en matières premières critiques pour la production industrielle et la transition verte.
La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine provoque un choc économique, social et éducatif majeur dont la durée et l’ampleur restent incertaines. Les systèmes d’éducation et de formation professionnelles (EFP) peuvent favoriser l’insertion des Ukrainiens déplacés sur le marché du travail des pays d’accueil et contribuer à la reconstruction de l'Ukraine.
L'OCDE a présenté six réponses clés consacrées au redressement et à la reconstruction de l'Ukraine lors de la conférence #URC2022 à Lugano, co-organisée par la Suisse et l'Ukraine.
Andreas Schleicher, Directeur de la Direction de l’éducation et des compétences de l'OCDE, s'est joint à Iryna Shumik, du ministère ukrainien de l'éducation et des sciences, et à d'autres experts, pour discuter des meilleurs moyens pour les pouvoirs publics de soutenir les réfugiés ukrainiens.
La perspective d’être confrontées à des difficultés pour effectuer des paiements internationaux, à des restrictions d’accès aux capitaux étrangers et à des problèmes logistiques – ainsi qu’à des risques en termes d’image – a conduit nombre d’entreprises multinationales (EMN) qui exerçaient en Russie à réduire leur activité dans le pays.
En juillet 2022, 25 entreprises multinationales étrangères présentes dans la base de données analytique de l’OCDE sur les multinationales et les sociétés affiliées (ADIMA) avaient indiqué qu’elles quittaient le territoire russe, 113 qu’elles suspendaient ou réduisaient leurs activités dans le pays, et 29 qu’elles poursuivaient le cours normal de leurs activités.
Par secteur, près d’un tiers des entreprises du secteur de l’énergie et des services collectifs et un cinquième des entreprises multinationales technologiques et industrielles avaient annoncé leur retrait complet du marché russe, contre moins de 10 % des entreprises des secteurs de la finance et de la santé. Dans le secteur des produits de consommation, la plupart des entreprises multinationales conservent des activités en Russie, bon nombre d’entre elles indiquant fournir des produits essentiels comme des produits alimentaires ou d’hygiène.
Depuis le début de la guerre d'agression menée par la Russie en février 2022, près de cinq millions de réfugiés ukrainiens ont fui vers des pays de l'UE et d'autres pays de l'OCDE.
Ce sont la Pologne, l’Allemagne et la République tchèque qui ont accueilli le plus grand nombre de réfugiés (respectivement 1.4 million, 1 million et 400 000).
Par rapport à la population totale, l’Estonie et la République tchèque ont accueilli plus de 40 réfugiés pour mille habitants, suivies de près par la Pologne (36 pour mille), la Lituanie (23 pour mille) et la Lettonie (20 pour mille).
Il est essentiel de poursuivre les actions ambitieuses de soutien menées pour accueillir et accompagner ces flux de réfugiés historiques.
L’Ukraine et l’OCDE coopèrent de manière étroite depuis 1991 afin d'améliorer la gouvernance et le développement économique. Un Protocole d'accord pour le renforcement de la coopération a été signé en 2014 afin de donner une nouvelle impulsion aux efforts déployés face aux défis à relever par le pays dans le domaine de l'action publique.
L’OCDE s'appuie sur ses compétences multidisciplinaires, sur de bonnes pratiques et sur l’analyse de données relatives à différents pays dans le cadre des travaux qu’elle mène pour soutenir les efforts de réforme de l’Ukraine et renforcer ses institutions.
L'invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une crise humanitaire et l’insécurité alimentaire s’intensifie. Laurence Boone présente les mesures que pourraient envisager les pays pour apporter leur aide.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) et l’UNICEF, « l’éducation est sans doute le meilleur moyen d'aider les enfants réfugiés à avoir un avenir meilleur ». Viivian Jõemets et Lucie Cerna donnent leur avis.
Au cours de la première semaine de la guerre, chaque heure, environ 6 000 personnes ont franchi la frontière séparant l’Ukraine d’un pays voisin. Haje Schütte présente les obstacles que vont devoir surmonter les pouvoirs publics.